Transport de marchandises : 40 propositions pour amorcer la transition écologique
La commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable a adopté à l’unanimité le rapport d’information « Transport de marchandises : se donner les moyens d’une transition nécessaire », par Nicole Bonnefoy et Rémy Pointereau.
« Alors que le transport (de voyageurs et de fret) est le secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre (31 %), le transport de marchandises demeure l’angle mort des politiques de mobilité. Pourtant, il est un levier stratégique de décarbonation ». Nicole Bonnefoy, sénatrice de la Charente, et Rémy Pointereau, sénateur du Cher, dressent un constat sans appel. Le rapport d’information « Transport de marchandises : se donner les moyens d’une transition nécessaire », dont les propositions ont été adoptées à l’unanimité le 18 mai dernier par la commission de l’Aménagement du territoire et du développement durable, décline en quatre grands axes ses objectifs, dont le développement des modes de transport alternatifs et la sensibilisation des Français à l’impact environnemental du e-commerce.
Haro sur le transport routier
Le transport routier reste le principal mode de déplacement du fret et des voyageurs en France et en Europe : « Avec 90 % du transport intérieur dans l’Hexagone, le mode routier domine le transport de marchandises dont il assure pratiquement toute la croissance depuis plusieurs décennies », détaille le document, qui souligne également que « le mode routier est donc à l’origine de la quasi-totalité des émissions de gaz à effet de serre générées par le transport de marchandises ».
Développer le fret ferroviaire et fluvial
Les 40 mesures proposées par les auteurs du rapport sont organisées en quatre grands axes de travail. Le premier concerne une meilleure utilisation des modes de transports plus respectueux de l’environnement : « Réduire l’impact environnemental du transport de marchandises doit s’accompagner d’un développement du fret ferroviaire et fluvial, en particulier pour les trajets de longue distance ». Les auteurs proposent de lancer un plan d’investissement massif en faveur du transport fluvial et ferroviaire, arguant notamment du fait qu’un train permet de transporter l’équivalent de 40 poids lourds en émettant neuf fois moins de CO2, tandis qu’une barge peut transporter l’équivalent en marchandises de 125 poids lourds en émettant cinq fois moins de CO2. Le secteur de l’assurance transport et l’assurance des marchandises transportées est évidemment à l’affût de ces évolutions du marché.
Lutter contre le diesel
« 99 % des poids lourds sont toujours motorisés au diesel. La stratégie à adopter afin d’atteindre le verdissement du parc de poids lourds n’est pas évidente, au regard des nombreuses contraintes techniques et financières qui pèsent sur la transition énergétique » rappellent Nicole Bonnefoy et Rémy Pointereau, qui envisagent différentes pistes comme les biocarburants, dont l’impact atmosphérique est encore discuté, ou les poids lourds électriques ou à hydrogène, qui « permettent des réductions conséquentes de tous les types d’émissions, et constituent l’avenir du transport routier de marchandises ». Les auteurs préconisent donc le renforcement des dispositifs d’aide dans ces domaines. Là encore, les acteurs de l’assurance marchandise restent vigilants.
Les dangers du e-commerce
Enfin, le rapport s’attarde sur le e-commerce, qui « représente 13 % du commerce de détail en France ». Les deux sénateurs demandent notamment que les véhicules utilitaires utilisés pour la livraison des commandes en ville soient porteurs d’une signalétique particulière mais aussi d’interdire l’affichage de la mention “livraison gratuite” sur les sites de vente en ligne et la publicité portant sur la livraison gratuite.
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